Ah l’exercice du pitch… Comment réduire son projet à quelques minutes alors qu’on pourrait en parler des heures ? Si parfois cela vous apparaît comme une corvée, c’est un formidable exercice à ajouter à votre boîte à outils ! Et comme tout, il se prépare : voici quelques points de vigilance à garder en tête quand vous rédigerez le prochain !
Artistes : Louve Reiniche Larroche, Marion Parrinello et Benoit Maurin – Extrait : Te Tairas-tu de Marion Parrinello – Photo : Emmanuelle Stäuble
Préparez !
On ne le dira jamais assez : un pitch ne s’improvise pas ! Prenez le temps de rédiger quelques phrases : cela vous permettra de clarifier votre propos, et de vous sentir plus en confiance. Pour certains, vous allez préférez tout rédiger, mais pour d’autres, une liste à puces suffira. Dans tous les cas, “préparer dans sa tête” ne suffit pas. En posant sur le papier, vous avez l’obligation de formaliser, d’éclaircir, de faire des phrases plus courtes… Vous allez donc vous rendre compte si votre propos est compréhensible ou pas. Et vous pourrez aussi le faire relire par quelqu’un d’extérieur : cette personne pourra vous dire (avec bienveillance bien sûr) si certaines choses manquent, ou au contraire ce qu’elle a retenu de votre discours.
Cette préparation vous permet également de varier les formats : si vous avez uniquement 30 secondes, vous ne direz pas la même chose qu’en 5 min. En préparant, vous serez mieux à même de choisir les éléments les plus percutants. Et en rédigeant, pensez à votre interlocuteur : quelles informations attend-il ? Quelle est sa spécificité ?
Choisir les mots avec précision
Le Larousse 2020 compte 63 500 mots dans la langue française, alors profitez-en ! Chaque mot a sa définition, sa signification, mais aussi son interprétation selon les contextes… Alors quand vous rédigez votre pitch, prenez le temps de bien vous pencher sur les mots et expressions que vous utilisez. Et demandez autour de vous si vous avez un doute sur un mot en particulier ! Idéalement, évitez les expressions toutes faites, ou les lieux communs. N’oubliez pas que parfois, vous avez en face de vous des personnes qui connaissent très bien leur sujet, le secteur, ou qui ont lu votre dossier. De même, soyez assertifs dans votre propos : s’il est normal de douter, votre pitch n’est pas le moment !
Par exemple, ne dites pas : “L’idée c’est de…” mais “Mon projet consiste en…”
Soyez enthousiaste mais factuel et juste : ne vous dévalorisez pas, posez juste les choses, car c’est à votre interlocuteur de faire son opinion.
Préparez un plan
Bien évidemment, selon votre propos, ce plan peut-être parfaitement adapté… ou un peu moins, donc vous avez toute liberté de le modifier, mais au moins, il vous donne un canevas.
- L’introduction, aussi appelée accroche : ici, vous allez chercher à accrocher votre interlocuteur en lui donnant le “why”, la raison profonde de ce que vous faites… C’est aussi dans une certaine mesure votre valeur ajoutée, ce qui vous rend différent.
- Ensuite, les essentiels : quoi / comment / qui. Vous allez illustrer votre propos avec du concret, pour montrer que vous savez ce que vous faites, que c’est réfléchi et que vous avez anticipé les différents aspects de votre projet. D’ailleurs, vous n’avez pas envie de tout dire, loin de là, l’idée est de donner envie en peu de temps, donc choisissez habilement en fonction de votre interlocuteur les éléments de votre projet à mettre en avant. Et au passage, n’oubliez pas de mentionner ce qui est déjà réalisé (en anglais, on appelle ça le “Proof Of Concept”, la preuve du concept), c’est souvent un moyen de mettre en avant les partenaires de votre projet déjà acquis à votre cause.
- Conclusion : on ouvre sur les attentes, ce que vous demandez à votre interlocuteur, les besoins que vous avez concrètement sur votre projet.
Bonus : la posture de Superman
Oui, le nom est drôle… mais l’idée intéressante ! Votre posture vous aide à vous donner confiance, en tous cas, c’est ce que dit cette conférence TED !