La Fabrique de la Danse est très fière de vous présenter une nouvelle collaboration artistique, avec Hugo Arcier, artiste numérique, sur le projet Clinamen : la 3ème Scène de l’Opéra de Paris nous a confié la création d’une chorégraphie sur-mesure pour cette oeuvre virtuose et virtuelle. Retour sur cette expérience… chorégraphico-technologique !
“Jusqu’où peut-on aller dans la soustraction d’éléments visuels tout en gardant une perception inaltérée des mouvements des danseurs ?” C’est la question que s’est posée Hugo Arcier, artiste innovant spécialisé dans les arts visuels numérique, dans le cadre de son projet visuel Clinamen. Son idée : mettre en lumière “la quintessence de la danse et du mouvement” dans un univers numérique à l’esthétique atomiste. Ainsi, nous observons l’expression du mouvement dans sa forme la plus pure.
Mais d’abord, que signifie Clinamen ? Dans la physique épicurienne, ce mot désigne la déviation des atomes par rapport à leur chute dans le vide et qui leur permet de s’entrechoquer. Ce phénomène explique l’existence des corps et la liberté humaine. C’est de cette pensée que Hugo Arcier tire son inspiration.
Notre challenge ? Assurer un travail de qualité dans un contexte et un thème aussi innovant. Pour Emmanuelle Simon, directrice de l’Agence conseil de La Fabrique de la Danse, en charge du projet, ‘l”enjeu était d’ établir le meilleur dialogue possible entre deux formes artistiques : numérique et chorégraphique ». La Fabrique de la Danse était en charge de la production de la chorégraphie, en lien avec le réalisateur : écriture de la danse, casting des danseurs, organisations des résidences avec tous les artistes impliqués dans le projet (chorégraphe, compositeur musical, créateur numérique, interprètes), et de l’organisation du tournage avec le studio spécifique de motion capture, le Mocaplab.
Si depuis sa création, La Fabrique de la Danse utilise les nouvelles technologies (notamment l’outil DanceNote), il a fallu s’imprégner de l’univers de l’artiste Hugo Arcier et comprendre l’ambition numérique de son projet. Christine Bastin, chorégraphe et directrice artistique de La Fabrique de la Danse a su faire les choix artistiques adéquats et rassembler son équipe de danseurs pour répondre au mieux aux attentes du créateur vidéaste. Elle a choisi les trois talentueux danseurs Anna Chirescu, Simon Feltz et Pierre Guibault.
Comme le précise Alexandre Legay, directeur de la production à La Fabrique de la Danse “pour mieux préparer le tournage et faire des essais, nous avons utilisé notre propre technologie (DanceNote et la combinaison 3D Neuron) pendant le processus de création, permettant à la chorégraphe et aux danseurs de visualiser le rendu prévisionnel des corps”.
Cette réalisation a été rendue possible par le soutien du CENTQUATRE-PARIS, qui soutient les propositions artistiques d’Hugo Arcier, et où La Fabrique de la Danse a été incubée pendant 2 ans. Le CENTQUATRE-PARIS a accueilli le projet en résidence durant trois semaines et mobilisé les moyens techniques nécessaires au projet, à savoir l’installation d’un parquet de danse (posé sur des demi-balles de tennis et spécialement adapté à la danse, et l’installation d’écrans pour visualiser les effets de la 3D, en vue du tournage dans le studio de motion capture.
Le tournage a enfin eu lieu au Mocaplab, l’un des premiers studios de capture de mouvement d’Europe. Il nous a accueilli pour faire la captation de la chorégraphie. Et d’ailleurs, ce n’était pas la première fois que La Fabrique de la Danse collaborait avec ce studio, puisque il y a deux ans, nous avions co-organisé une table-ronde sur la transmission du mouvement… au CENTQUATRE-PARIS ! Une fois le tournage réalisé, , et grâce à l’expertise du Mocaplab, toutes les éléments de tournage – et donc la chorégraphie – ont été traduite en données numériques. Ces données ont ensuite été récupérées par l’artiste numérique Hugo Arcier pour la création de son film.
Le Résultat ? Un film totalement envoûtant…