Rencontre avec Michaela Meschke, de la promotion 2020 de l’incubateur.
Quel est ton univers chorégraphique ?
Je puise dans différentes matières ; la danse contemporaine, le théâtre, la performance, les arts de la rue et le clown. Le mouvement est toujours la base, souvent accompagné de l’écriture de textes. Je cherche à établir un dispositif dans lequel il y a une interaction possible avec le public, créer un art « en direct » avec une possibilité de réagir, partager et s’adapter. Cette nécessité m’a amené à créer plusieurs performances pour l’espace public. J’aime mélanger l’intime et l’absurde avec des questions existentielles, avec ironie ou humour, avec sérieux. Etre dans une posture de questionnement, de cheminer avec et de ressortir du spectacle avec ces questions, en accompagnement.
En laissant une ouverture à l’interaction, le public peut s’approprier le propos, comme s’il lui était personnellement adressé. Les questions qui m’emportent concernent le vivre ensemble et la notion d’identité et de transformation. Poser un regard sur la société contemporaine, essayer de décortiquer les enjeux, créer plus de questions, créer des espaces d’être ensemble. L’acte artistico-politique peut être léger, drôle et cinglant. Une sensation de tristesse. La transformation de la colère. Un hymne joyeux. Cela semble impossible. Il faut absolument le tenter.
Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création en cours ?
Feather Land sera une pièce de danse et de théâtre autour de notre continent. Européenne, j’aimerais lier deux questions qui concernent deux temporalités différents : Comment vivons-nous aujourd’hui ? Comment avons-nous agit au temps de la colonisation ? Pouvons nous regarder cela de plus près, porter un regard sur nous même qui cherche à s’informer, à regarder derrière le masque. Voir l’Europe, dans sa beauté et sa misère. Peut-on rire de nous mêmes dans un désir de comprendre le monde ? Montrer une situation et essayer d’entrer en empathie avec des corps en errance, tout en nous laissant bousculer dans notre confort.
Pourquoi avoir rejoint l’incubateur de chorégraphes ?
Pour participer à un réseau, partager des expériences, soumettre ma création au regard des autres et pouvoir créer dans un contexte soutenant.