David Llari fait partie de la promotion 2019 de l’incubateur.
Photo : Julie Lagier
Quel est ton univers chorégraphique ?
Mon univers chorégraphique se veut authentique, brut et fort pour laisser une empreinte émotionnelle et physique. Il est changeant mais évolue avec des sujets avant-gardistes. Il puise son esthétique dans les symboles des thèmes traités et des danseurs que je rencontre. C’est au travers d’une « danse physique contemporaine » que les corps s’expriment libérés des codes esthétiques des danses classiques, en prenant tout de même appui sur ces techniques qui nous permettent de réinventer nos corps.
Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création en cours ?
Il s’agit de « NO SEX » dont la première est prévu pour fin 2020. La société d’aujourd’hui vit de grands bouleversements et l’être humain s’interroge sur son avenir et son devenir… Le monde numérique a offert à notre société la possibilité de redéfinir tous nos principes de représentation. Et si pour répondre à une envie, à un besoin humain nous étions amenés à rendre l’un des actes les plus fondamentaux de la condition humaine telle la reproduction ou le sexe dans son approche la plus primitive, instinctive, à un rapport à une machine ? L’homme et la femme dans leur quête du compagnon parfait, trouveraient une machine à leur image, telle que leurs créateurs les ont définis, une image à notre imaginaire, une intelligence même artificielle, un caractère sans spontanéité, un être vivant sans vie… La sexdoll ou poupée sexuelle est déjà la reconfiguration de notre regard sur le monde et la société.
Sur le plateau c’est le rapport à la mutation de nos habitudes, nos attentes et nos réponses qui seront abordée et interrogées. Le corps des danseurs les abordera par sa singularité et devra perdre toute identité pour devenir à son tour : machine, comme cette « sexdoll » qui sera peut-être la référence d’un nouveau genre… C’est dans un univers japonisant, que ce spectacle évoluera rendant hommage à la tradition et à la modernité dont fait preuve le Japon. Précurseur dans ce domaine, les japonais ont ouvert la brèche d’une vie possible avec une machine. La musique quant à elle viendra confronter des morceaux traditionnels à un des univers musicaux futuristes. La scénographie se veut sobre en recréant un espace ou le temps et le cadre ne seront pas perceptibles.
Pourquoi avoir rejoint l’incubateur de chorégraphes ?
J’ai rejoint l’incubateur de chorégraphes car il est important de mettre à l’épreuve ses connaissances et surtout de faire des mises à jour. Le monde change et nous devons évoluer avec lui. La Fabrique de la Danse offre l’opportunité de prendre du recul sur sa pratique, ce qui est rare dans notre métier tant les formations sont manquantes. J’ai vu la chance de pouvoir construire en étant entouré.