Voici une interview d’Anna Guillermin, danseuse et élève du parcours d’apprentis pro au LAAC (L’Art d’Atelier Chorégraphique). Anna a suivi la formation « Recherche et création chorégraphique » et nous fait part de son expérience…
Photo : Emmanuelle Stäuble
Comment s’est passée la semaine de formation ?
Très bien, cela permet d’explorer le mouvement comme un atelier ! Christine Bastin a des consignes d’improvisations différentes et intéressantes de ce qu’on a l’habitude de voir. On explore le mouvement, la musique, le corps, le souffle et la construction chorégraphique. On étudie plusieurs enjeux comme : comment faire des choix sur certains mouvements, ou certains accents de la musique afin de mettre en valeur la chorégraphie. On apprend également à s’adresser aux autres danseurs, que l’on ne connaissait pas, pour leur apprendre notre phrase chorégraphique. Cette phase primordiale est difficile pour beaucoup… il faut apprendre à s’exprimer !
Qu’est ce qui vous a donné envie de participer à cette formation ?
Concernant l’envie de participer, c’est Clairemarie Osta qui nous avait proposé, à Emma Le Masson et moi, cette formation. À l’origine je ne savais pas de quoi il s’agissait, mais je me suis dit que ce serait enrichissant pour moi, d’apprendre de nouvelles choses avec une nouvelle intervenante, quoi qu’il arrive.
Quelques mois après, qu’est-ce que cela vous a apporté ?
Le stage m’a beaucoup apporté en termes de réflexions et de remises en question sur moi-même et sur mon travail chorégraphique : comment penser et comment explorer des nouveaux chemins que je ne connaissais pas, afin d’en faire émerger de nouvelles gestuelles et de nouveaux mouvements. Apprendre à observer les autres, la façon dont ils bougent, dont ils construisent leur gestuelle et leur chorégraphie, apprendre à s’adapter à la gestuelle et à la demande de chacun. Cette expérience m’a beaucoup servi lorsque je suis allée à Stockholm pour remonter « Dare to Dare« , je me suis retrouvée face à un groupe de danseurs que je ne connaissais pas, et j’ai justement dû leur enseigner et en anglais en plus ! C’est extrêmement différent de s’adresser à des danseurs que l’on ne connaît pas.
À qui et pourquoi conseilleriez-vous cette formation ?
Je conseillerais la formation à beaucoup de danseurs car, au-delà du fait d’explorer la construction chorégraphique en tant que telle, ce stage permet d’enrichir sa façon de percevoir le mouvement. Comme j’ai dit plus haut : on cherche de nouveaux chemins, de nouvelles sensations, de nouvelles qualités… Tout cela permet alors de remettre en question sa propre personne et sa danse. Je ne pense pas que cette formation soit seulement pour les personnes souhaitant devenir chorégraphes, au contraire, celle-ci est destinée aux danseurs qui souhaitent s’ouvrir mentalement et avoir d’autres visions de la danse. Bien souvent, malgré tout, votre projet ne rentrera pas parfaitement dans les critères de soutien définis par la fondation. N’hésitez pas, dans ce cas, à tenter votre chance en adoptant le bon angle pour votre dossier : si la fondation a une vocation éducative, insistez davantage sur les actions que vous proposez aux jeunes publics !