Rencontre avec Tristan Pradelle, de la promotion 2018 de l’incubateur de chorégraphes.
Quel est ton univers chorégraphique ?
J’aime l’émotion qui naît à l’endroit du ventre quand à certains moments l’on ressent les distances entre les choses et les êtres. Je cherche à transcrire cela sur scène. Je trouve que la danse permet de se sentir en intimité avec l’espace autour de soi, avec sa matière.
M’être constitué aussi en tant que musicien m’a amené à ressentir le son comme une énergie placée dans l’espace et dans le temps, puis finalement comme une forme. Cela m’inspire pour créer des liens entre l’espace sonore et ce qui se passe physiquement sur scène et dans le vécu du danseur.
En plus des créations pour la scène, j’aime placer la danse et la musique proches du réel en train de se faire ou en regard au travail d’un autre artiste. J’ai présenté récemment à la galerie Maria Lund une performance musicale et visuelle . Elle exprimait différents états de communication sonore en lien à l’architecture du lieu et à la série Espèces Nouvelles de la céramiste Bente Skjottgaard.
Peux-tu nous dire quelques mots sur ta création en cours ?
Avec cinq danseuses et danseurs nous construisons une manière d’ouvrir l’espace qui existe entre le son d’un mot et le geste d’une personne. Nous voulons inviter le public dans un lieu de perception où il puisse être simultanément attentif à ce qui se passe à l’intérieur de lui et à ce qui vient de l’extérieur. Nous lui parlons donc pendant le spectacle et construisons autour de lui une sorte de constellation sensible qui s’oriente entre un passé et un futur.
Nous mettons en dialogue le moment présent, les êtres qui l’habitent, les lieux et la temporalité qui le contiennent.
La création s’appellera …as we breathe. Nous la proposerons au public dans sa forme intégrale dans le courant de l’année 2018.
Pourquoi avoir rejoint l’incubateur de chorégraphes ?
Ce programme m’a attiré par la place qui est donnée à l’acte de création. Il y est considéré comme l’énergie motrice des démarches individuelles. De lui découle la conception d’une pièce, la constitution d’une compagnie. Je crois que l’équipe de l’incubateur a à cœur de construire un trait d’union entre notre présent et un futur proche où nos projets rayonneront davantage. Ils sont pour cela accompagnants, consultants, formateurs et regards extérieurs. Ils représentent une altérité positive dans une démarche artistique. Ils proposent une approche pragmatique des enjeux de la création contemporaine. J’ai crée ma compagnie il y a quelques mois. Participer à l’incubateur de chorégraphes en 2018 arrive donc au bon moment pour m’aider à structurer plus efficacement mon projet.
En savoir plus :
– La promotion 2018 de l’incubateur de chorégraphes