Le 3 octobre dernier, La Fabrique de la Danse s’est déplacée à Nantes dans le cadre du séminaire « Innovation et Management » du Centre Hospitalier Universitaire. Au programme, une mise en mouvement des 400 participants, la représentation d’un extrait de L’Infiniment dedans, de Christine Bastin et une expérimentation dansée mêlant artistes et public. Suite à cette intervention, Guilaine PASCOET, Directrice adjointe du Pôle Ressources Humaines du CHU a accepté de répondre à quelques questions.
Photo : Valéry Joncheray
Quels étaient vos besoins, vos attentes ?
Il y a plusieurs objectifs dans la mise en place du Séminaire sup du management mais globalement sur un thème donné qui est pour nous un fil conducteur ou bien si on préfère un prétexte, c’est un moment de motivation collective et de partage du sens.
Le renforcement de la motivation collective passe par plein d’éléments que nous avons émaillés tout au long de la journée mais ce qui était attendu de La Fabrique de la Danse c’était surtout l’appréhension ensemble d’un univers artistique qui, au-delà de sa beauté allait emmener chaque participant dans sa réalité d’exercice à se poser des questions sur :
– sa place en tant que professionnel,
– sa part de contribution à l’édifice d’ensemble,
– la part d’adaptation dont il doit faire preuve devant les actes et initiatives des autres et devant la mouvance de l’environnement,
– sa marge de manœuvre dans l’innovation,
– la simplicité ou bien au contraire la complexité de l’innovation.
En bref, arriver à comprendre dans quelle mesure l’innovation peut commencer par chacun.
Notre recherche était également tournée sur l’univers poétique de l’œuvre qui s’offre à chacun avec le sentiment d’assister (et même participer) à une création artistique originale ; derrière cela, il y a également l’idée que le CHU de Nantes, offre un moment rare et soigneusement préparé pour son équipe managériale au sens large. C’est évidemment perçu comme un signe de reconnaissance de la Direction pour l’engagement de l’encadrement.
Photo : Valéry Joncheray
Comment s’est passée cette performance artistique ? Vos attentes ont-elles été satisfaites ?
Le déroulement des séquences que nous avions vu ensemble s’est effectué comme annoncé ; nous vous avons fait confiance comme vous nous l’aviez demandé et vraiment tout s’est déroulé d’une façon extrêmement naturelle.
La séquence d’entrée dans l’univers du mouvement dansé a emmené tous les professionnels présents dans la salle ; on pourrait dire que le thème de l’innovation et le titre « ensemble, innovons » a bien été intégré par les participants qui se sont pliés à l’invitation de Christine Bastin sans se poser aucune question. Le charisme de Christine Bastin a été immédiatement ressenti et c’est avec un réel plaisir que nous sommes allés à la rencontre de sa façon de se mouvoir.
En conclusion, oui l’innovation peut commencer par chacun d’entre nous surtout si on nous y invite aussi naturellement
La présentation de la création a été de toute beauté et là, au-delà du spectacle et de l’infinie grâce des danseurs et du musicien, l’objectif initial d’observer l’action innovatrice dans un cadre multiforme et mouvant a été plus qu’atteint ; il a été complètement dépassé par l’expression artistique elle-même et le moment de grâce que les professionnels ont vécu et ressenti.
Un constat également partagé est celui de la maîtrise de chacun des danseurs de leur corps dans leur environnement: c’est bien sûr le propre de la danse mais cette création a vraiment mis l’accent sur le mystère de l’équilibre du danseur qui illustre notre permanente adaptation à un environnement lui-même mouvant.
Il me semble que la mise en mouvements ainsi que les postures statiques de corps humains devant des professionnels majoritairement voués aux soins du corps humain a eu une résonnance particulière.
Quel bilan en tirez-vous ? Quels retours avez-vous eu des participants ?
En préambule nous soulignerons le grande qualité et la grande sensibilité de l’œuvre ; un moment de grâce et de pure poésie dont l’originalité aura fait entrer l’assistance dans le champ de la compréhension instantanée.
Le verdict de l’assistance a été immédiatement perceptible au travers de l’ovation spontanée et soutenue de l’assistance. Nous avons tout de suite su que cette expérience partagée allait durablement intégrer la mémoire collective. L’ambiance au cours du déjeuner était empreinte du plaisir d’être ensemble, du plaisir d’appartenir à une grande institution ouverte et revendiquant la place de l’humanité dans le management. Le retour à des problématiques plus âpres mais également sérieuses de l’après midi était de ce fait consenti.
Photo : Valéry Joncheray
Quel impact pouvez-vous imaginer à plus moyen terme ?
L’effet sera probablement perceptible sur la posture de l’encadrant son envie d’agir, de sortir du cadre convenu et donné. L’intervention de La Fabrique de la Danse est en ce sens un ancrage… Il s’agit d’une expérience positive qu’il nous appartiendra de mobiliser lorsqu’il nous sera utile de repousser le champ du possible collectif… Le fait d’avoir su, à cette occasion, faire confiance collectivement sur un dessein flou, d’avoir en conjuguant nos imperfections, produit une performance synonyme de réussite partagée ouvre les champs du possible, de l’innovation qu’il nous appartient collectivement d’animer.
Pourquoi avez-vous fait appel à La Fabrique de la Danse ? Pour quelles raisons recommanderiez-vous la structure ?
La Fabrique de la Danse mêle 2 compétences dont la combinaison aura permis de parvenir aux résultats visés : la compétence métier, en l’occurrence artistique au sens d’une maîtrise de la chorégraphie, de la danse mais également des à côtés logistiques, techniques… et la compétence pédagogique qui nous semblait essentielle à notre projet…
Cette capacité à expliciter et susciter les processus collaboratifs, à intégrer les béotiens… Nous ajouterons la très grande écoute de la part de La Fabrique de la Danse de nos attentes, le professionnalisme et la préparation soignée de l’évènement avec une recherche d’échanges avec certains professionnels (médecin, cadre de santé, directeur) pour bien comprendre la réalité du milieu d’exercice.