Le 2 septembre dernier, l’équipe de La Fabrique de la Danse conviait les chorégraphes de son programme d’incubation à un événement de lancement. Une réunion de travail, puis un atelier dansé : quelques heures pour parler du programme et se découvrir par le mouvement. Christine Bastin, directrice artistique de La Fabrique de la Danse inaugure ce Journal de Bord du programme d’incubation en posant ses propres mots sur cette rencontre.
Il est 19H. Nous sommes réunis dans un café du 3ème arrondissement de Paris…. Prendre un verre ensemble : une très bonne façon de faire connaissance ! Sont présents une partie de l’équipe de La Fabrique de la Danse et une partie des chorégraphes du programme d’accompagnement : Orianne Vilmer, Laure Nouraout, Lucie Mariotto, Emmanuelle Simon pour l’équipe « administrative », Bérangère Roussel, K. Goldstein, Ariane Derain, Yoann Hourcade, pour les chorégraphes, puis Emmanuelle Stäuble, photographe et intervenante lumières dans le programme d’accompagnement, et moi, heureuse directrice artistique de La Fabrique de la Danse et intervenante pour l’accompagnement chorégraphique.
L’idée de ce RDV est de se présenter les uns aux autres, de parler de ce projet fou de La Fabrique et de nos attentes respectives autour du fameux « incubateur » de chorégraphes ; mais surtout on se rend compte qu’on est heureux d’être là. Parce qu’on sent qu’on est à la naissance de quelque chose de rare et de très important.
Voilà des artistes aux prises avec des difficultés croissantes pour exercer leur art. Et voilà de jeunes chefs d’entreprise, ingénieurs, journalistes, amoureux fous de la danse, qui viennent leur proposer leur temps, leurs services, leurs compétences, des modèles économiques nouveaux, pour les aider, les rendre solides et autonomes dans l’exercice de leur métier, et pour qu’ils puissent en vivre le mieux possible ! N’est-ce pas rare et une chance énorme ? Un lieu qui veille à la vibration artistique en même temps qu’à la meilleure structuration possible d’une compagnie. A charge pour La Fabrique, elle aussi, d’inventer son modèle de fonctionnement, pour que tout cela soit possible dans le contexte d’aujourd’hui. Si on dit que c’est le déluge, alors c’est une Arche que l’on crée !
« Je me dis que l’art est infini, infatigable, incessant »
Certes la charpente n’est pas encore montée, mais qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! Les chorégraphes et l’équipe d’accompagnement sont là, alors c’est parti !
Et je regarde avec beaucoup d’émotion les artistes qui sont là, avec leur désir d’apprendre, de donner, de creuser, de se confronter les uns aux autres. J’écoute aussi ce qu’ils disent de leur danse et du monde tel qu’ils le vivent et leurs mots sont chargés de tout ce qui fait le sensible et le terreau de la création … Et je me dis que l’art est infini, infatigable, incessant, et que la Fabrique est un bateau qui voguera longtemps.
Après avoir terminé nos verres, nous sommes allés dans un studio, juste à côté… Tous, les professionnels, les amateurs, les administratifs, les créateurs… peu importe, on danse tous ! … et nous avons passé une heure ensemble, dans le mouvement, pour faire connaissance et se dire aux autres par le corps. Comme j’ai aimé cette heure si forte d’abandon des corps et de liberté intérieure. J’ai vu le léger de la rivière, la foudre dans l’air, le don, la puissance, l’humour et l’audace, la classe, la lumière et le noir, le sensible et l’intime….
Voilà les premières traces inscrites dans l’espace, d’une magnifique aventure à venir.
En savoir plus :
– Le programme d’incubation de La Fabrique de la Danse
– Les chorégraphes
– Christine Bastin