Le 10 octobre dernier, l’équipe de La Fabrique de la Danse était invitée à participer à #OpenFactory, la journée portes ouvertes de 104factory, l’incubateur du CENTQUATRE-PARIS. Au programme, une improvisation participative proposée au public, et un stand pour expliquer le projet.
Depuis le début du mois de septembre, l’équipe de La Fabrique de la Danse a emménagé au CENTQUATRE-PARIS, sélectionnée pour faire partie des équipes incubées. Le 10 octobre, la journée #OpenFactory a permis au public de découvrir toutes ces startups. Toute la journée, grand public, curieux, mais aussi élus et professionnels de la culture sont venus à notre rencontre.
Notre stand, installé au Grand Central, donnait l’occasion de présenter le projet, expliquer la démarche et répondre aux questions des intéressés. « Nous avons rencontré énormément de personnes aux profils très différents : grand public, passionnés de danse, danseurs, chorégraphes, entrepreneurs, professionnels de la culture… Cela nous a permis de bénéficier de points de vue complémentaires sur le projet ! », explique Orianne Vilmer, Présidente de la Fabrique de la Danse.
Mais ce n’est pas tout ! La Fabrique de la Danse a également proposé une improvisation participative, en mettant le public dans la peau d’un producteur de spectacle. Au milieu de la Nef, trois chorégraphes du programme d’incubation de La Fabrique étaient présents pour improviser selon les envies du public. Objectif : expliquer à tous les différentes étapes de la création d’un spectacle.
Pour cela, un petit parcours en quatre étapes : choisir un thème, sous la forme d’un cadavre exquis ; choisir une scénographie, par le choix d’un accessoire ; choisir une musique ; et enfin une pièce en chocolat pour symboliser la recherche de financement. Et des chorégraphes très réceptifs ! « Je suis passé le premier sur un thème pas forcément évident et avec un accessoire qui ne me facilitait pas non plus la tâche : des chaussures à talons ! » sourit K Goldstein, chorégraphe.
« Ils ont l’air de s’éclater c’est génial ! »
Les chorégraphes se prennent vite au jeu et très vite les frontières se brouillent : « Il y avait un double plaisir : celui d’être spectateur, d’observer ce qui se crée, ce qui est proposé par les autres, ce que chacun entend dans cette musique, ce que chacun voit dans cet objet, et le plaisir de se joindre à ce jeu, de proposer sa propre lecture, de la faire cohabiter avec celle des autres pour créer d’autres manières de voir », analyse Yoann Hourcade, l’un des chorégraphes.
Des performances qui ont interpellé le public : « Il y avait la surprise de les sentir investis et curieux, de voir leurs observations sur la relation entre leur propre projection et nos propositions. C’était vraiment plaisant de les sentir jouer avec et comme nous, à trouver une entrée dans cette multitudes de consignes, leur approbation, leur étonnement », s’amuse Yoann. Un public réactif donc, mais surtout investi, parfois de manière inattendue : « La dernière étape symbolique de la pièce en chocolat pour financer son improvisation a fait sourire certains, réfléchir quelques-uns et surpris d’autres déjà convaincus du concept et venus avec leur monnaie ! » nous explique Emmanuelle Simon, qui accompagnait les spectateurs pendant leur parcours.
Christine Bastin, qui a animé cet après-midi, se souvient d’une improvisation qui l’a particulièrement marquée : « Cette improvisation-là, c’est une toute jeune fille qui en a donné le sujet : l’enfant court dans le désert. La musique : La Bohême de Charles Aznavour. Et le décor planté : un petit plancher de bois en plein milieu, un mannequin tout au bord, et un immense parapluie rouge, qui n’a pas cessé de tourner comme un fou. L’espace immense de la Nef est apparu… et Bérangère, K et Yoann , incroyablement simples, tous les trois dans une telle pureté d’état intérieur et tellement ouverts sur le dehors du monde, que l’enfance était là , dans sa joie d’être, son goût de l’instant…une qualité de présence rare… Son sourire à lui, son regard à elle et une course folle à travers tout l’espace, ont imprimé une trace de vie, plus forte que la mélancolie et le désert, plus forte que les 20 ans d’Aznavour, et le temps passé. Son sourire à lui, son regard à elle et une course folle à travers tout l’espace, ont imprimé une trace de vie, plus forte que la mélancolie et le désert, plus forte que les 20 ans d’Aznavour, et le temps passé. Sûrement la jeune fille portait son sujet en elle, avant même de l’énoncer, et les danseurs se sont laissés saisir de la même façon, dansants, avant même de savoir ce qu’ils faisaient. »
« Parfois l’improvisation nous fait cette grâce de nous dépouiller de nous-mêmes et de tout ce que l’on sait…. Et on danse, dans l’ignorance retrouvée », Christine Bastin
Et après le temps de l’improvisation, le temps de l’écoute, puisque Christine prenait le temps d’interroger les spectateurs-producteurs sur ce qu’ils venaient de voir : des réactions très enjouées selon Emmanuelle qui cite « Je ne m’attendais pas du tout à ça et j’ai beaucoup apprécié la proposition » ou encore « Ils ont l’air de s’éclater c’est génial ! ». Philippe était lui dans le public : « J’ai trouvé les chorégraphes courageux de se lancer comme ça sur des thèmes difficiles. Les spectateurs ont bien joué le jeu de la participation. Personnellement, je n’aurais pas su le faire ! Deux moments m’ont beaucoup touché : Bérangère, sur le thème du métro, avec une musique qui m’a beaucoup porté, et le trio sur La Bohême d’Aznavour. »
Cet après-midi-là, on a dansé, on a parlé, on a partagé surtout… « La Fabrique a réussi à rendre cet événement poétique et nous avons été porté par un public généreux, souriant et désireux de nous voir à l’oeuvre. Le reste n’est donc que plaisir, joie et partage de notre art ! », conclue K Goldstein.
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